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lundi, 28 décembre 2020 09:51

Necrologium 2020

Missionnaires de Notre-Dame de La Salette morts en 2020

Requiem aeternam dona eis, Domine,

et lux perpetua luceat eis.

Requiescant in pace. Amen.

Necrologium 2020_2.jpg

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samedi, 26 décembre 2020 22:02

Bulletin - Salette Info 2020

Salette Info - Bulletin de la Congrégation

Publié dans INFO (FR)

Titres

(2e dimanche ordinaire : 1 Samuel 3, 3-19 ; 1 Corinthiens 6, 13-20 ; Jean 1, 35-42)

Avez-vous un titre ? Les Missionnaires de la Salette écrivent MS après leur nom et les Sœurs de la Salette SNDS. Certains d'entre vous, lecteurs, ont certainement des titres académiques, ou bien vous portez une étiquette indiquant votre rôle et votre statut dans votre lieu de travail.

Dans la Bible, les noms accomplissent souvent cette tâche. Jésus dit à Simon : « Tu t’appelleras Kèphas », ce qui signifie Pierre et décrit son rôle, sa vocation. Il serait intéressant de spéculer quel nom Jésus pourrait donner à chacun de nous. Chose certaine : ce serait à la fois une grâce et une obligation.

Considérez le simple nom de disciple, par exemple. C'est bien beau de suivre le Christ ; mais alors le refrain de notre vie devient celui du psaume d’aujourd’hui : « Me voici, Seigneur ; je viens faire ta volonté ».

La Belle Dame, au tout début de son message, nous appelle à une telle soumission.

Parfois, nous manquons d’entendre l'appel ou, comme Samuel, ne comprenons pas d'où il provient. Il devra se répéter, peut-être, plusieurs fois. Une autre personne, tel Eli, peut nous aider à comprendre ce qui nous arrive.

Si nous acceptons l'un ou l’autre des deux titres par lesquels Marie nous adresse à la Salette—mes enfants, mon peuple—nous pourrons raisonnablement être tenus de l'honorer et de vivre en conséquence, et d’accomplir la noble mission qu'elle nous a confiée.

St Paul propose deux noms moins évidents pour les croyants : sanctuaire de l’Esprit Saint, et achetés à grand prix. Il fait le lien avec le code moral qui distingue les chrétiens du reste de la société corinthienne.

Une fois reconnue et acceptée, notre vocation se révèle constamment. André dit à Simon : « Nous avons trouvé le Messie ». La vérité de cette phrase a résonné dans leurs cœurs et leurs esprits tout le reste de leurs jours.

Pour nous, cela est vérifié spécialement dans l'Eucharistie. Dans la liturgie de la parole, nous disons dans notre cœur : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». À l'autel, nous nous rappelons le grand prix que Jésus a payé pour nous sauver. En quel autre endroit pouvons-nous être plus conscients d'être construits comme le temple de l’Esprit Saint ? C’est là où nous puisons la force requise pour vivre notre nom et notre titre de chrétiens.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Témoignage

(Baptême du Seigneur : Isaïe 55, 1-11 ; 1 Jean 5, 1-9 ; Marc 1, 7-11)

Dans l’Évangile d'aujourd’hui, ils sont trois qui rendent témoignage de Jésus. Le premier, Jean-Baptiste, prédit sa venue.

Les deux autres sont le Saint-Esprit, sous la forme visible d'une colombe, et Dieu le Père, invisible, dont on entend la voix. Dès le début du ministère public de Jésus, ils assument leur rôle dans tout ce qui va suivre. Saint Jean résume le tout dans la seconde lecture : « Celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité... ; le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils ».

Témoigner du Christ, voilà la vocation de l'Église entière. Cela s’accomplit, sans doute, par les paroles de l’Ecriture sainte et de la tradition de l’Église.

Mais partout dans les Evangiles, le Père et le Saint Esprit affirment la personne et le ministère de Jésus par leur puissance et leur présence aussi bien. Ainsi se trouve accompli ce que dit la première lecture d’aujourd'hui : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, ... ainsi ma parole ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission ».

À La Salette, aussi importantes que soient les paroles de la Belle Dame, son témoignage comporte davantage que des paroles. Il y a la lumière, le crucifix, les roses, les chaînes, et l’éloquence des larmes.

De même, il y a une différence entre affirmer la vérité et la vivre. Sans doute les habitants des environs de La Salette se servaient du langage religieux, tel que « Dieu merci », mais cela ne se voyait pas dans leur façon de vivre, du moins pas en participant à la grande action de grâce, l'Eucharistie. « L’été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. »

La vie des baptisés n'est évidemment pas seulement sacramentelle. Notre vie entière devrait manifester l'authenticité de notre foi. Lors du baptême, nous avons reçu un vêtement blanc ; ainsi devons-nous toujours nous vêtir de foi, d'espérance et de charité, en vivant les béatitudes.

Ce n’est pas dire que les paroles ne comptent pas. Nous ne pouvons pas penser à La Salette sans considérer la tendre invitation de Marie, son discours et son envoi final. Possiblement, nos paroles aussi bien aideront d'autres personnes à comprendre notre façon de vivre, lorsque nous accomplissons notre mission dans l’Église.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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vendredi, 18 décembre 2020 21:16

Myanmar - Chapitre...

GION MARIE MÈRE DE LA MISSION

Chapitre Provincial : 14-17.12.2020, Pyin OO Lwin, Myanmar

Nouveau Conseil Régional

P. Jerome Saw Eiphan, supérieur provincial (au centre)

P. Nicodemus Than Aye, vicaire provincial (à gauche)

P. David Kyaw Zwa Latt, deuxième assistant (à droite)

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Leur histoire, notre histoire

(Epiphanie : Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12)

Le conte des Rois Mages est l'un des récits les plus familiers de l'Evangile. Il ne cesse jamais de nous charmer, mais il nous invite aussi à la réflexion personnelle.

En regardant dans le passé, vous rappelez-vous qui ou quoi était pour vous l’étoile de Bethléem, vous conduisant à Jésus ? De nombreux chrétiens de renommé ont décrit les circonstances de leur conversion. Ils évoquent tous une expérience clef ou une rencontre spéciale. Participez à cette conversation. Demandez-vous : Qui, quoi, quand, où, comment ?

Pendant leur séjour à Jérusalem, les Rois Mages ont perdu de vue l'étoile et ont dû demander le chemin à des biblistes. Par la suite, « l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait... Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie ». Essayez de revivre l'expérience de votre joie d’avoir mis votre foi en Christ Jésus.

Notre joie s’augmenterait davantage si tous ceux qui nous entourent pouvaient la partager. Il est difficile pour nous de comprendre pourquoi certaines de ceux que nous aimons n'ont jamais fait l’expérience d’une foi profonde. Dans notre contexte salettin, voilà où nous éprouvons le plus grand défi de « faire passer le message ».

Les Mages, tombant aux pieds de l’enfant, se prosternèrent devant lui en hommage. Pour nous, ce geste pourrait représenter un sentiment initial de culpabilité pour nos péchés du passé, ou de gratitude pour des bienfaits que nous considérions comme acquis, ou encore d'émerveillement : « pourquoi moi ? »

« Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». Quels trésors avez-vous apportés, quels cadeaux avez-vous offerts ?

Pour répondre à cette question, considérez la prière que l’on trouve dans l'offertoire de la messe : « Tu es béni, Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain ».

St Paul écrit aux Ephésiens à propos de « la grâce que Dieu m’a donnée pour vous ». Nous sommes les intendants, et non les propriétaires, de nos capacités ; elles nous ont été fournis en vue du service.

Le Seigneur nous aidera à discerner lequel de nos talents accomplira le mieux sa volonté. Est-ce possible de penser que notre charisme salettin n’en fasse pas partie ?

Il nous accordera aussi le désir, peut-être même le besoin, de servir son peuple par l'action et la prière.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Là où la foi nous mène

(Sainte Famille : Genèse 15, 1-6 et 21,1-3 ; Hébreux 11, 8-19 ; Luc 2, 22-40)

La foi est mentionnée vingt-quatre fois dans le chapitre 11 de la Lettre aux Hébreux, presque toujours avec la phrase « grâce à la foi ». Les lectures d'aujourd'hui soulignent la foi d'Abraham et de Sarah, et la divine promesse d'une famille et de descendants aussi nombreux que les étoiles.

La première lecture dit, « Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste ». Ce fut Dieu qui attribua un certain pouvoir à la foi d'Abram, et cela devint la base sur laquelle s’établit l'alliance qui s’ensuivit.

Ce pouvoir agit dans deux directions. Dieu accepte notre foi et répond à nos prières, comme nous le constatons dans l’exemple splendide de Syméon et d'Anne dans l'Évangile d'aujourd'hui. Mais en même temps, nous voyons la transformation opérée par la foi dans leur vie ; Anne « ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière », tandis que Syméon vivait pour le jour où la promesse du Seigneur à son sujet serait accomplie.

La foi partagée fonctionne de la même façon dans les groupes, les familles, les communautés, et dans l'Église. Lorsque la foi de certains de ses membres est perdue, le groupe s’en ressent. Une certaine Belle Dame a observé cela de sa place dans les cieux, et s’est décidée d'intervenir. Ses paroles ressemblent de près aux paroles de Dieu à Abram dans la Genèse : « Ne crains pas ! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande ».

La foi redécouverte a le même pouvoir qu’une foi jamais perdue. Le père de Maximin en est un bon exemple. Au moment où il commença à croire à l'Apparition, il retrouva sa foi chrétienne et retourna aux sacrements qu'il avait abandonnés depuis longtemps, et avec une ferveur plus grande qu’auparavant.

Il ne serait pas surprenant que de nombreux Laïcs salettins aient vécu une expérience semblable. Mais pourquoi limiter cela aux laïcs ? Nous pouvons certainement inclure les religieuses et les religieux.

La foi nous impose des exigences et peut parfois nous sembler un fardeau, surtout en vue de notre faiblesse et de nos doutes. Mais, comme Abraham et Sarah, Syméon, Anne, sans parler de Marie et Joseph, nous pourrons aller là où la foi nous emmènera.

Nous prions pour que l'histoire de votre vie et de la nôtre soit souvent entrecoupée des paroles, « grâce à la foi ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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dimanche, 29 novembre 2020 16:41

Marie et les signes des temps

Marie et les signes des temps

Décembre 2020

Marie enseigne comment interpréter le cours de l’histoire…

Le titre de cette section nous permet de savourer une double réalité :

1. la profonde continuité entre les prophètes bibliques et la « Belle Dame de la Salette » et 

2. la forte matrice biblique propre à une authentique spiritualité salettine. 

Ce n’est pas un hasard si le défunt cardinal de Milan, Carlo Maria Martini SJ, disait que parmi les grandes apparitions mariales l’Apparition de la Salette est celle qui révèle le plus de traits et de caractéristiques typiquement bibliques.

Afin de souligner cette continuité, je voudrais aborder l’apparition de Notre-Dame de la Salette à travers le modèle « prophétique », développé par le philosophe et théologien juif Abraham Joshua Heschel. Lorsque nous interprétons l’apparition de la « Belle Dame » à La Salette à travers l’œuvre de Joshua A. Heschel, Le message des prophètes, nous pouvons souligner les points suivants.

Premièrement : comme les prophètes de la Bible, « La Belle Dame » appelle à la conversion. Les paroles de Marie qui ouvrent le message ainsi que ses avertissements introduits par « Si le peuple ne se soumet pas [...] » et « Si ce peuple se convertit [...] » résonnent pour nous comme une invitation à revenir au Seigneur. Dans la Bible, la conversion ne signifie pas seulement arrêter de faire le mal pour embrasser le bien, mais aussi se tourner davantage vers le Seigneur. Selon ce sens la conversion, plutôt que d’être un acte unique, se présente comme un processus graduel de transformation qui vise à nous assimiler au Fils, à vivre comme Il a vécu, à faire nôtres ses choix.

Deuxièmement : les diverses références à la situation historique concrète contenues dans le message accentuent la présence « prophétique » de Marie à La Salette. Comme les prophètes bibliques, « La Belle Dame de la Salette » incarne une spiritualité profondément ancrée dans l’histoire, mais avec un regard tourné vers le ciel. Contextualisées dans la situation historique, les paroles de la « Belle Dame », comme les paroles des prophètes de la Bible, sont un appel sincère visant à changer, de l’intérieur, la vie de ses destinataires et de l’histoire. Un changement qui est possible grâce à des relations « justes » entre nous et le Seigneur, entre nous et la création, et entre nous. À La Salette, la « Belle Dame » nous rappelle que le lien entre la responsabilité humaine, la justice et l’histoire est si profond qu’il décide à la fois du succès et de l’échec, tant social qu’individuel.

Troisièmement : comme les prophètes bibliques, Marie nous apprend à La Salette à interpréter le cours de l’histoire avec les yeux de la foi ; elle nous apprend à intus-legere, dans l’histoire, la voix de Dieu ; elle nous apprend à discerner ce qui conduit au Seigneur et ce qui nous éloigne de Lui.

Quatrièmement : comme les prophètes bibliques Marie, à La Salette, se fait le porte-parole d’un Dieu qui, comme Josué A. Heschel aimait à le dire, est à la recherche de l’homme, de chacun d’entre nous. À La Salette Marie éveille en nous cette conscience que Dieu est un Dieu pèlerin, engagé dans un « exode divin » parce qu’il est à la recherche de ses enfants.

Cinquièmement : comme les prophètes bibliques, « la belle Dame de La Salette » apparaît non pas pour nous communiquer des vérités abstraites sur Dieu ou nous donner des normes religieuses à suivre scrupuleusement, mais plutôt pour nous rappeler, à travers ses larmes, que le Dieu biblique est un Dieu « pathétique », riche en pathos au sens primitif de la racine grecque du mot signifiant « émotion », « sentiment », « passion », « souffrance ». Dieu souffre pour nous. Le Fils a souffert pour nous. Et la « Belle Dame de La Salette » souffre pour ses enfants. C’est également un trait qui caractérise les prophètes de la Bible : en fait, toute la prophétie biblique est un cri constant que Dieu n’est pas indifférent au mal.

Les paroles de Marie à La Salette, comme celles des Prophètes de l’Ancien Israël, ne prédisent aucun avenir. Ce sont plutôt des paroles qui montrent comment Dieu agit au sein de notre histoire, et quel est notre rôle et notre responsabilité dans cette interaction divino-humaine. 

Toute la création gémit de réconciliation…

« Si la récolte se gâte, c’est de votre faute »

Le Fils de Dieu est venu dans le monde pour « restaurer » l’image et la ressemblance de l’homme avec Dieu. C’est à cette créature que le Créateur a confié la domination du monde, mais plus précisément pour « guider la terre ». Mais l’homme va souvent au-delà de la responsabilité qu’il a reçue de son Créateur. Et quand il dépasse les limites, il attire le malheur sur lui-même et sur l’univers.

Le message de la Vierge à La Salette montre exactement le décalage existantentre la nature et l’homme, chaque fois qu’il ne travaille pas en harmonie avec Dieu. La détérioration de la récolte est ressentie comme une punition de Dieu, car l’homme veut être autosuffisant. On sait qu’un humanisme sans Dieu conduit à des catastrophes incalculables.

Considérée par saint Jean-Paul II comme « le cœur des prophéties de Marie », dans le message de La Salette la dénonciation de l’état moral déplorable du monde qui s’incarne dans l’indifférence religieuse ressort en premier. La situation s’est aggravée au point que la Vierge a menacé de cesser de tenir le bras de son Fils. Sur La Salette et ses signes prophétiques, Jean-Paul II dit encore : « Marie, Mère pleine d’amour, a montré en ce lieu sa tristesse pour le mal moral de l’humanité. A travers ses larmes, elle nous aide à mieux comprendre la gravité douloureuse du péché, le rejet de Dieu, mais aussi la fidélité passionnée que son Fils nourrit pour ses enfants, Lui, le Rédempteur, dont l’amour est blessé par l’oubli et le rejet ».

Le message de La Salette est d’actualité dans ce monde qui semble de plus en plus répéter les erreurs que Marie est venue corriger à travers le message confié à Maximin et Mélanie. La soumission au Christ, la pénitence et une vie pleine de prière sont les grands ingrédients que la Belle Dame nous propose pour notre réconciliation consécutive avec Dieu. 

Ce caractère prophétique de l’apparition de La Salette est évident dans les signes qu’elle porte elle-même, le symbole contenu dans le grand message de Notre-Dame de La Salette : la croix au centre, à gauche le marteau et les tenailles à droite. Alors que le marteau symbolise les péchés de l’humanité qui clouent Jésus crucifié, les tenailles symbolisent la prière et la conversion.

Notre mission d’ambassadeurs du Christ nous conduit à assumer la responsabilité que Marie a confiée aux voyants, à aller vers tous, c’est-à-dire à rappeler aux gens leur devoir de se laisser guider par l’unique maître, Jésus-Christ. Lorsque cela se produit, lorsque les gens adhérent à l’appel à la conversion, « les pierres et les rochers se transformeront en tas de blé ». Marie est claire en nous rendant conscients à la racine profonde des maux que le monde subit et peut subir, si le changement, la soumission au Christ, ne vient pas de la part de l’homme. Marie nous invite à revenir à Dieu par le Christ, dont la royauté cherche à restaurer partout la rectitude des âmes.

Marie est le signe de la nouvelle alliance…

Il est très difficile d’accepter les paroles de Marie contenues dans son Message : « Si la récolte se gâte, ce n’est rien que pour vous autres ». Mais elles expriment la vérité au sujet du fait que le mal ne vient pas de Dieu, mais de ses créatures. Pour commencer ce furent Lucifer et ses disciples qui l’ont commis, puis - les premiers hommes, qui ont été trompés. Notre mauvaise gestion du monde conduit à sa corruption. Cette déclaration de Marie ne contient pas seulement une prophétie ou un jugement sur la situation actuelle, mais elle rappelle à chacun d’entre nous d’où vient le mal. Elle est dite par Celle qui ne peut être accusée d’aucun acte de désobéissance à la volonté de Dieu. Son « Fiat » était et est présent dans chacune de ses pensées, paroles et actions, sans la moindre négligence.

Le premier commandement de Dieu à Adam et Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre ; soumettez-la et dominez » (Gn 1,28), n’a jamais été révoqué. Mais après le péché originel la situation s’est aggravée, et cette dégradation ne cessera pas avant la fin du monde. Tout ce qui autour de nous se gâte est causé par nous-mêmes, poussés par la tromperie de Satan, dont la désobéissance à Dieu provoque les incessants pièges et tentations qui nous assaillent. Tous les événements qui se produisent dans l’histoire de chacun d’entre nous sont les signes des temps.

Si nous écoutons la remontrance de Marie qui nous rappelle - pour paraphraser – que la terre ne nous est pas complètement soumise et que toujours quelque chose se gâte, alors nous cesserons de blâmer Dieu et le monde pour tout le mal qui nous arrive. Notre lecture correcte des signes des temps, nous devons la confirmer, tout d’abord en montrant notre gratitude et en bénissant Dieu pour l’existence qu’il a donnée à chacun de nous et pour la vocation à la vie éternelle au Ciel ; puis nous devons être reconnaissants à Dieu pour le fait que, malgré notre désobéissance et notre déloyauté, le Seigneur dans sa miséricorde nous accorde la grâce et nous aide à mettre de l’ordre au milieu de la confusion que nous avons nous-mêmes créée. Dans ce contexte l’Incarnation de Jésus-Christ, Fils de Dieu, apparaît comme un remède nécessaire et nous aide à nous relever dans l’œuvre humble et persévérante d’apporter le bien à ce monde, qui souffre également en raison des dommages subis.

Tout le mal qui nous frappe est un signe permanent que nous nous sommes laissés convaincre par Satan que nous pouvons critiquer et juger Dieu, en l’accusant de mal gérer le monde qu’il a lui-même créé. Dieu n’a jamais révoqué sa décision de donner la Terre en location à l’homme. La responsabilité de tout ce qui se passe ici incombe uniquement à l’homme, à tous les hommes et à toutes les femmes. Chacun en est responsable devant Dieu.

On peut donc dire qu’il n’y a pratiquement qu’un seul signe permanent, rappelé par Marie - le signe qu’Elle indique précisément à La Salette avec la mauvaise récolte. Le révèle la parole adressée par Dieu à Adam avant son expulsion de l’Eden :

« Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des champs. À la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retournes au sol car c’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3,17-19).

Flavio Gilio MS

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS

Publié dans MISSION (FR)
dimanche, 29 novembre 2020 16:27

Marie et les signes des temps

Marie et les signes des temps

Décembre 2020

Marie enseigne comment interpréter le cours de l’histoire…

Le titre de cette section nous permet de savourer une double réalité :

1. la profonde continuité entre les prophètes bibliques et la « Belle Dame de la Salette » et 

2. la forte matrice biblique propre à une authentique spiritualité salettine. 

Ce n’est pas un hasard si le défunt cardinal de Milan, Carlo Maria Martini SJ, disait que parmi les grandes apparitions mariales l’Apparition de la Salette est celle qui révèle le plus de traits et de caractéristiques typiquement bibliques.

Afin de souligner cette continuité, je voudrais aborder l’apparition de Notre-Dame de la Salette à travers le modèle « prophétique », développé par le philosophe et théologien juif Abraham Joshua Heschel. Lorsque nous interprétons l’apparition de la « Belle Dame » à La Salette à travers l’œuvre de Joshua A. Heschel, Le message des prophètes, nous pouvons souligner les points suivants.

Premièrement : comme les prophètes de la Bible, « La Belle Dame » appelle à la conversion. Les paroles de Marie qui ouvrent le message ainsi que ses avertissements introduits par « Si le peuple ne se soumet pas [...] » et « Si ce peuple se convertit [...] » résonnent pour nous comme une invitation à revenir au Seigneur. Dans la Bible, la conversion ne signifie pas seulement arrêter de faire le mal pour embrasser le bien, mais aussi se tourner davantage vers le Seigneur. Selon ce sens la conversion, plutôt que d’être un acte unique, se présente comme un processus graduel de transformation qui vise à nous assimiler au Fils, à vivre comme Il a vécu, à faire nôtres ses choix.

Deuxièmement : les diverses références à la situation historique concrète contenues dans le message accentuent la présence « prophétique » de Marie à La Salette. Comme les prophètes bibliques, « La Belle Dame de la Salette » incarne une spiritualité profondément ancrée dans l’histoire, mais avec un regard tourné vers le ciel. Contextualisées dans la situation historique, les paroles de la « Belle Dame », comme les paroles des prophètes de la Bible, sont un appel sincère visant à changer, de l’intérieur, la vie de ses destinataires et de l’histoire. Un changement qui est possible grâce à des relations « justes » entre nous et le Seigneur, entre nous et la création, et entre nous. À La Salette, la « Belle Dame » nous rappelle que le lien entre la responsabilité humaine, la justice et l’histoire est si profond qu’il décide à la fois du succès et de l’échec, tant social qu’individuel.

Troisièmement : comme les prophètes bibliques, Marie nous apprend à La Salette à interpréter le cours de l’histoire avec les yeux de la foi ; elle nous apprend à intus-legere, dans l’histoire, la voix de Dieu ; elle nous apprend à discerner ce qui conduit au Seigneur et ce qui nous éloigne de Lui.

Quatrièmement : comme les prophètes bibliques Marie, à La Salette, se fait le porte-parole d’un Dieu qui, comme Josué A. Heschel aimait à le dire, est à la recherche de l’homme, de chacun d’entre nous. À La Salette Marie éveille en nous cette conscience que Dieu est un Dieu pèlerin, engagé dans un « exode divin » parce qu’il est à la recherche de ses enfants.

Cinquièmement : comme les prophètes bibliques, « la belle Dame de La Salette » apparaît non pas pour nous communiquer des vérités abstraites sur Dieu ou nous donner des normes religieuses à suivre scrupuleusement, mais plutôt pour nous rappeler, à travers ses larmes, que le Dieu biblique est un Dieu « pathétique », riche en pathos au sens primitif de la racine grecque du mot signifiant « émotion », « sentiment », « passion », « souffrance ». Dieu souffre pour nous. Le Fils a souffert pour nous. Et la « Belle Dame de La Salette » souffre pour ses enfants. C’est également un trait qui caractérise les prophètes de la Bible : en fait, toute la prophétie biblique est un cri constant que Dieu n’est pas indifférent au mal.

Les paroles de Marie à La Salette, comme celles des Prophètes de l’Ancien Israël, ne prédisent aucun avenir. Ce sont plutôt des paroles qui montrent comment Dieu agit au sein de notre histoire, et quel est notre rôle et notre responsabilité dans cette interaction divino-humaine. 

Toute la création gémit de réconciliation…

« Si la récolte se gâte, c’est de votre faute »

Le Fils de Dieu est venu dans le monde pour « restaurer » l’image et la ressemblance de l’homme avec Dieu. C’est à cette créature que le Créateur a confié la domination du monde, mais plus précisément pour « guider la terre ». Mais l’homme va souvent au-delà de la responsabilité qu’il a reçue de son Créateur. Et quand il dépasse les limites, il attire le malheur sur lui-même et sur l’univers.

Le message de la Vierge à La Salette montre exactement le décalage existantentre la nature et l’homme, chaque fois qu’il ne travaille pas en harmonie avec Dieu. La détérioration de la récolte est ressentie comme une punition de Dieu, car l’homme veut être autosuffisant. On sait qu’un humanisme sans Dieu conduit à des catastrophes incalculables.

Considérée par saint Jean-Paul II comme « le cœur des prophéties de Marie », dans le message de La Salette la dénonciation de l’état moral déplorable du monde qui s’incarne dans l’indifférence religieuse ressort en premier. La situation s’est aggravée au point que la Vierge a menacé de cesser de tenir le bras de son Fils. Sur La Salette et ses signes prophétiques, Jean-Paul II dit encore : « Marie, Mère pleine d’amour, a montré en ce lieu sa tristesse pour le mal moral de l’humanité. A travers ses larmes, elle nous aide à mieux comprendre la gravité douloureuse du péché, le rejet de Dieu, mais aussi la fidélité passionnée que son Fils nourrit pour ses enfants, Lui, le Rédempteur, dont l’amour est blessé par l’oubli et le rejet ».

Le message de La Salette est d’actualité dans ce monde qui semble de plus en plus répéter les erreurs que Marie est venue corriger à travers le message confié à Maximin et Mélanie. La soumission au Christ, la pénitence et une vie pleine de prière sont les grands ingrédients que la Belle Dame nous propose pour notre réconciliation consécutive avec Dieu. 

Ce caractère prophétique de l’apparition de La Salette est évident dans les signes qu’elle porte elle-même, le symbole contenu dans le grand message de Notre-Dame de La Salette : la croix au centre, à gauche le marteau et les tenailles à droite. Alors que le marteau symbolise les péchés de l’humanité qui clouent Jésus crucifié, les tenailles symbolisent la prière et la conversion.

Notre mission d’ambassadeurs du Christ nous conduit à assumer la responsabilité que Marie a confiée aux voyants, à aller vers tous, c’est-à-dire à rappeler aux gens leur devoir de se laisser guider par l’unique maître, Jésus-Christ. Lorsque cela se produit, lorsque les gens adhérent à l’appel à la conversion, « les pierres et les rochers se transformeront en tas de blé ». Marie est claire en nous rendant conscients à la racine profonde des maux que le monde subit et peut subir, si le changement, la soumission au Christ, ne vient pas de la part de l’homme. Marie nous invite à revenir à Dieu par le Christ, dont la royauté cherche à restaurer partout la rectitude des âmes.

Marie est le signe de la nouvelle alliance…

Il est très difficile d’accepter les paroles de Marie contenues dans son Message : « Si la récolte se gâte, ce n’est rien que pour vous autres ». Mais elles expriment la vérité au sujet du fait que le mal ne vient pas de Dieu, mais de ses créatures. Pour commencer ce furent Lucifer et ses disciples qui l’ont commis, puis - les premiers hommes, qui ont été trompés. Notre mauvaise gestion du monde conduit à sa corruption. Cette déclaration de Marie ne contient pas seulement une prophétie ou un jugement sur la situation actuelle, mais elle rappelle à chacun d’entre nous d’où vient le mal. Elle est dite par Celle qui ne peut être accusée d’aucun acte de désobéissance à la volonté de Dieu. Son « Fiat » était et est présent dans chacune de ses pensées, paroles et actions, sans la moindre négligence.

Le premier commandement de Dieu à Adam et Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre ; soumettez-la et dominez » (Gn 1,28), n’a jamais été révoqué. Mais après le péché originel la situation s’est aggravée, et cette dégradation ne cessera pas avant la fin du monde. Tout ce qui autour de nous se gâte est causé par nous-mêmes, poussés par la tromperie de Satan, dont la désobéissance à Dieu provoque les incessants pièges et tentations qui nous assaillent. Tous les événements qui se produisent dans l’histoire de chacun d’entre nous sont les signes des temps.

Si nous écoutons la remontrance de Marie qui nous rappelle - pour paraphraser – que la terre ne nous est pas complètement soumise et que toujours quelque chose se gâte, alors nous cesserons de blâmer Dieu et le monde pour tout le mal qui nous arrive. Notre lecture correcte des signes des temps, nous devons la confirmer, tout d’abord en montrant notre gratitude et en bénissant Dieu pour l’existence qu’il a donnée à chacun de nous et pour la vocation à la vie éternelle au Ciel ; puis nous devons être reconnaissants à Dieu pour le fait que, malgré notre désobéissance et notre déloyauté, le Seigneur dans sa miséricorde nous accorde la grâce et nous aide à mettre de l’ordre au milieu de la confusion que nous avons nous-mêmes créée. Dans ce contexte l’Incarnation de Jésus-Christ, Fils de Dieu, apparaît comme un remède nécessaire et nous aide à nous relever dans l’œuvre humble et persévérante d’apporter le bien à ce monde, qui souffre également en raison des dommages subis.

Tout le mal qui nous frappe est un signe permanent que nous nous sommes laissés convaincre par Satan que nous pouvons critiquer et juger Dieu, en l’accusant de mal gérer le monde qu’il a lui-même créé. Dieu n’a jamais révoqué sa décision de donner la Terre en location à l’homme. La responsabilité de tout ce qui se passe ici incombe uniquement à l’homme, à tous les hommes et à toutes les femmes. Chacun en est responsable devant Dieu.

On peut donc dire qu’il n’y a pratiquement qu’un seul signe permanent, rappelé par Marie - le signe qu’Elle indique précisément à La Salette avec la mauvaise récolte. Le révèle la parole adressée par Dieu à Adam avant son expulsion de l’Eden :

« Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des champs. À la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retournes au sol car c’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3,17-19).

Flavio Gilio MS

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS

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Moi ?

(4e dimanche de l'Avent : 2 Samuel 7, 1-16 ; Romains 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38)

Au moment où ils ont vu la lumière à l'endroit où ils avaient mangé leur déjeuner de pain et de fromage, Maximin dit à Mélanie de garder son bâton en cas de danger. Ils étaient terrifiés.

La Belle Dame a compris leur peur. Elle aussi avait été « toute bouleversée » à la visite de l'ange. Elle a fait donc pour les enfants ce que l'ange avait fait pour elle, en disant, « N'ayez pas peur », et en expliquant la raison de sa visite. 

Imaginez votre réaction dans une situation semblable ! Vous penseriez peut-être : « Comment ? Qui ? Moi ? Pas possible ! 

Mais considérer les patriarches, les prophètes et les apôtres. Certains se sentirent indignes de leur appel, ou peu prêts, voire effrayés ; mais pas un d’eux n'a douté de l’authenticité de l’expérience. Même si certains ont failli en cours de route, tous demeurèrent fidèles jusqu’au bout, sauf un.

Considérez le roi David. Dans la première lecture, comme en plusieurs autres endroits, Dieu l'appelle « mon serviteur David ». Pourtant, David, comme vous le savez, avait de sérieuses faiblesses et a commis des péchés graves. Il n’est donc pas nécessaire d’être absolument parfait pour pouvoir servir le Seigneur

Le psaume d'aujourd'hui décrit ainsi la promesse faite à David : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges ». L'ange de l'Évangile déclare que cette parole s'accomplit en Jésus : « Son règne n’aura pas de fin ».

En reformulant la prière d'ouverture d'aujourd'hui, nous reconnaissons que Dieu a répandu la grâce de la réconciliation dans le cœur de ceux qui ont répondu à l'invitation de Notre Dame de la Salette à « avancer ». Elle nous appelle à avoir des cœurs qui sont tout entier au Seigneur, comme l'Écriture dit au sujet de David (1 Rois 11, 4). Voilà notre participation à d'alliance.

Alors nous serons prêts à entreprendre la tâche divine que Dieu nous a confiée, même s'il connaît nos fautes mieux que nous ne les connaissons.

Marie nous a donné l'exemple. Son oui a changé le monde. Nous pouvons lui dire, à elle, notre oui, en agissant selon sa parole dans l’espoir de faire une différence. Qui ? Vous !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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